La réforme de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) suscite de vives discussions et préoccupations, tant chez les bénéficiaires que parmi leurs proches. Ce changement législatif promet des répercussions significatives sur la vie quotidienne des couples et des individus concernés. Comprendre les tenants et aboutissants de cette réforme est essentiel pour anticiper ses effets potentiels sur le budget familial et l’autonomie financière.
Cet article explore les principaux aspects de cette transformation, offrant un éclairage précieux sur ce qui pourrait bien être un tournant décisif pour de nombreuses personnes en situation de handicap. Découvrez ce qu’il faut savoir pour mieux appréhender ces évolutions majeures.
Objectif et mise en œuvre de la réforme de l’AAH
La réforme de l’AAH, entrée en vigueur en octobre 2023, vise à renforcer l’autonomie des personnes handicapées. En supprimant la prise en compte des revenus du conjoint dans le calcul de l’allocation, cette mesure permet d’évaluer uniquement les ressources personnelles de l’allocataire.
Selon l’Insee, cette déconjugalisation a principalement bénéficié aux 60 % des bénéficiaires les plus aisés, augmentant leur niveau de vie moyen annuel de 2 840 euros. Toutefois, elle a également créé des disparités, notamment pour certains nouveaux allocataires dont les revenus individuels dépassent désormais le plafond fixé par la réforme.
Impact économique sur les bénéficiaires
La réforme de l’AAH a profondément influencé le revenu disponible des bénéficiaires, notamment ceux situés entre le 4ᵉ et le 9ᵉ décile de niveau de vie. D’après l’Insee, 150 000 allocataires ont bénéficié d’une augmentation moyenne de 30 euros par mois grâce à la déconjugalisation.
Cette mesure s’est traduite par un gain annuel moyen de 2 840 euros pour les bénéficiaires concernés. Toutefois, elle n’a pas été avantageuse pour tout le monde : environ 50 000 personnes se trouvent désormais désavantagées, leurs revenus individuels dépassant le plafond d’éligibilité instauré, contrairement à l’ancien système qui considérait les ressources du couple.
Conséquences pour les perdants et traitement différencié
Pour environ 50 000 nouveaux allocataires, la réforme a engendré des difficultés, particulièrement lorsque le conjoint dispose de revenus modestes. Ces individus ne remplissent plus les conditions d’éligibilité en raison de leurs revenus personnels, alors qu’ils auraient pu y prétendre sous l’ancien mode de calcul basé sur les ressources conjugales.
De plus, une différence de traitement persiste pour certains couples déjà bénéficiaires avant la réforme : environ 28 000 ménages continuent de bénéficier de l’ancien système, si celui-ci leur est plus favorable. Ce mécanisme vise à limiter les impacts négatifs pour ces foyers, mais accentue une inégalité dans l’application des nouvelles règles.