Le chômage des séniors, bien qu’en apparence moins préoccupante pour cette année 2024, cache pourtant une réalité plus complexe. Entre un faible taux d’emploi et une exclusion croissante des plus de 60 ans, l’insertion professionnelle des séniors demeure un défi difficile à gérer tant pour le gouvernement que pour la population concernée.
Si bien que La France est à la traine par rapport à ses voisins dans l’UE. Détails !
Un taux d’emploi inférieur à la moyenne européenne
Le chômage des seniors en France, bien qu’affiché à un taux relativement bas de 5,4 % en 2023, masque des difficultés majeures d’insertion professionnelle pour les plus de 60 ans. Positionnée en 17ème place sur 27 pays dans l’Union européenne, La France est clairement en retard par rapport à ses voisins.
Pour preuve, ce sont seulement 58,4 % des âgés de 55 à 64 ans qui étaient en emploi pendant l’année 2023. Un chiffre qui tend certes à progresser et qui n’a jamais été aussi haut depuis 1975, mais qui se situe à 5,5 points sous la moyenne de l’Union européenne.
En guise de comparaison, des pays comme la Suède (77,3 %), l’Allemagne (73,3 %) ou les Pays-Bas (73,1 %) affichent des taux bien supérieurs. Un écart surtout accentué par les âgés de 60 à 64 ans, dont le taux d’emploi est de 38,9 % en France contre 50,9 % en moyenne dans l’Union européenne.
Pourquoi un taux d’emploi des seniors si bas ?
Les raisons de cette situation sont multiples. D’abord, les départs en retraite précoces restent fréquents. En 2023, 2,3 % des 55-59 ans et 43,8 % des 60-64 ans étaient déjà à la retraite. Ensuite, la santé joue un rôle important : entre 1,4 % et 9 % des seniors sont touchés par des problèmes de santé ou de handicap qui les éloignent du marché du travail.
Certains freins personnels sont aussi à évoquer. Certains seniors, à l’approche de la retraite, ne voient pas l’intérêt de reprendre un emploi, tandis que d’autres sont découragés par la difficulté de retrouver un travail à un âge avancé.
Car rappelons le, les seniors sont encore victimes de plusieurs préjugés professionnels, sur leur prétendue incapacité à s’adapter aux nouvelles technologies. Enfin, la reconversion professionnelle, bien que souvent indispensable, est rarement une option pour les seniors en raison des coûts, du manque de soutien ou des formations mal adaptées.
Un défi majeur pour le gouvernement
Augmenter le taux d’emploi des séniors sera donc un enjeu de taille Michel Barnier, le nouveau Premier ministre. En avril 2024, des discussions ont été tenues entre le patronat et les syndicats pour évaluer les potentielles solutions à ce problème. Parmi les mesures envisagées, un « contrat de valorisation de l’expérience » a été proposé pour faciliter l’embauche des chômeurs âgés. De même que des formations spécifiques et l’adaptation des postes de travail pour les personnes limitées physiquement.
Les syndicats ont également demandé à rendre obligatoire le dialogue social sur l’emploi des seniors dans les entreprises à partir de 50 salariés, au lieu des 1 000 initialement proposés par le patronat.