La dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République Emmanuel Macron a été un peu soudaine. Il faut maintenant attendre les prochaines élections législatives pour connaître la suite.
Y aura-t-il une autre cohabitation politique ? Et, quid de la réforme des retraites ?
La réforme des retraites sera-t-elle abrogée en cas de cohabitation politique ?
Jordan Bardella, président du Rassemblement national, avait récemment déclaré que l’abrogation de la réforme des retraites n’est plus prioritaire. En cas de victoire, ses partisans reviendront sur cette question délicate. Rappelons que le RN a déjà remporté les élections européennes. Maintenant, son objectif est de sortir vainqueur des prochaines élections législatives prévues le 30 juin et le 7 juillet 2024.
Pour rappel, Emmanuel Macron avait annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. Un évènement marquant de l’histoire de la République Française. Dans l’éventualité où l’opposition obtient une majorité absolue lors des prochaines élections législatives, le président de la République serait contraint de désigner un premier ministre appartenant au parti vainqueur.
Il s’agirait d’une nouvelle cohabitation politique. En cas de victoire du RN, Jordan Bardella deviendrait le nouveau Premier ministre. Mais la réforme des retraites viendrait dans un second temps. Selon le président du RN, ses priorités sont le pouvoir d’achat, la sécurité ainsi que l’immigration.
En cas de cohabitation, le président du RN a déclaré qu’il va hériter d’une situation économique complexe. Selon ses dires, il faudra d’abord passer au crible les finances publiques et faire des choix.
Le groupe d’extrême droite avait estimé le coût de ses mesures sur les retraites autour de 10 milliards d’euros. Bien qu’il s’agisse d’une facture salée, celle-ci sera probablement minorée.
De son côté, le Conseil d’orientation des retraites prévoit un déficit plus élevé pour le système des retraites français. En chiffres, celui-ci avoisinerait les 14 milliards d’euros en 2030.
En France, la 5ème République a déjà connu trois cohabitations politiques
D’après le président du RN, il est d’accord pour une amélioration du système de départ en retraite anticipé pour les « carrières longues ». De quoi permettre aux salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans de partir avec 40 annuités à 60 ans.
En 2023, le gouvernement avait consenti à assouplir fortement le dispositif des carrières longues. In fine, celui-ci a été ouvert aux salariés ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans. En contrepartie, il faut obligatoirement cotiser 43, voire 44 ans.
Pour mémoire, la 5ème République Française a déjà connu trois cohabitations des partis politiques. La toute première avait duré de 1986 à 1988, à l’époque de François Mitterrand (PS) et de Jacques Chirac (RPR). La deuxième cohabitation eut lieu de 1993 à 1995, lors du deuxième mandat de M. Mitterrand avec Edouard Balladur (RPR). La plus récente cohabitation date de 1997 à 2022, à l’époque où Jacques Chirac (RPR) était président de la République et Lionel Jospin (PS) Premier ministre.
La réforme de réduction du temps de travail avait été présentée en décembre 1997 par le gouvernement Jospin. Jacques Chirac avait dénoncé qu’il s’agit d’une mesure autoritaire et générale. In fine, la réforme des 35 heures passera à travers deux lois (en 1998 et 2000) avant d’être adoptée dans l’ensemble des entreprises dès 2002.