La taxe foncière continue de susciter de vives réactions parmi les propriétaires immobiliers, alors que son évolution récente interroge sur l’équité du système fiscal local.
Entre hausse marquée sur la dernière décennie et ajustements plus modérés attendus pour l’année à venir, le débat s’intensifie autour de la répartition de cette charge et de son impact sur le marché du logement.
Les propositions de réforme se multiplient, portées par des associations de propriétaires qui dénoncent une situation jugée de plus en plus déséquilibrée. Un sujet brûlant qui soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la fiscalité locale en France.
Évolution de la taxe foncière en France : chiffres et causes
Au cours de la dernière décennie, la taxe foncière a connu une progression spectaculaire en France, bondissant de 37,3 % selon l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI). Cette hausse, nettement supérieure à celle des loyers (4,3 fois plus rapide) pèse lourdement sur les propriétaires.
En 2025, la revalorisation légale des valeurs locatives explique une augmentation moyenne de 1,7 % dans les grandes villes, tandis que la suppression progressive de la taxe d’habitation depuis 2023 a accentué la pression sur cet impôt local.
Ce transfert de charge vers la taxe foncière s’explique par la nécessité pour les collectivités de compenser la perte de recettes, alimentant ainsi un débat sur la répartition équitable de la fiscalité locale.
Perspectives pour 2025 : hausse modérée et contexte électoral
La taxe foncière devrait connaître une progression limitée, avec une hausse moyenne de 1,7 % dans les 200 plus grandes villes françaises, principalement due à la revalorisation automatique des bases locatives.
Cette modération s’explique en grande partie par l’approche des élections municipales de 2026, les élus locaux, soucieux de préserver leur popularité, évitent d’augmenter les taux d’imposition afin de ne pas mécontenter les électeurs.
Toutefois, cette accalmie fiscale ne doit pas masquer la tendance haussière de la décennie écoulée. À moyen terme, la question d’une réforme de la fiscalité locale, incluant une éventuelle participation des locataires, reste posée pour garantir l’équité et la pérennité des finances communales.
Évolution prévue de la taxe foncière 2024-2025
| Type de commune | Évolution moyenne 2024 | Évolution prévue 2025 | Facteur explicatif principal |
|---|---|---|---|
| Grandes villes (200 premières) | +1,9 % | +1,7 % | Revalorisation automatique |
| Communes moyennes | +1,5 % | +1,6 % | Ajustement modéré |
| Petites communes rurales | +1,3 % | +1,4 % | Stabilité des taux |
Les revendications des propriétaires et la question de l’équité fiscale
Face à la hausse continue de la taxe foncière, l’UNPI dénonce une répartition jugée inéquitable de la charge fiscale, estimant que les propriétaires assument seuls le financement d’équipements et de services dont bénéficient également les locataires.
L’association propose d’autoriser, à l’image des baux commerciaux ou de certaines charges de copropriété, la récupération partielle de la taxe foncière auprès des locataires.
Selon l’UNPI, cette mesure permettrait d’aligner la fiscalité du logement sur le principe d’égalité devant l’impôt local, tout en responsabilisant l’ensemble des usagers. Une telle évolution nécessiterait toutefois une réforme du cadre réglementaire actuel, qui réserve aujourd’hui cette taxe aux seuls propriétaires.
Propositions de l’UNPI : vers une « taxe de l’usager » et ses enjeux
L’UNPI va plus loin en suggérant la création d’une « taxe de l’usager », qui serait acquittée par tous les occupants d’un logement, qu’ils soient propriétaires ou locataires. Cette réforme viserait à mieux répartir la charge du financement des services publics locaux.
Toutefois, sa mise en œuvre se heurte à plusieurs obstacles, résistance politique, crainte d’alourdir la fiscalité des ménages, et complexité administrative. Pour les propriétaires, cette mesure allégerait la pression fiscale, tandis que les locataires pourraient voir leurs charges augmenter.
Les collectivités, quant à elles, bénéficieraient d’une assiette fiscale élargie, mais au risque de susciter un mécontentement social. Ce débat met en lumière la difficulté d’instaurer une fiscalité locale plus équitable sans fragiliser la cohésion sociale.


