Déficit des retraites 23,9% d’augmentation des cotisations en jeu – Les experts tirent la sonnette d’alarme

Déficit des retraites : 23,9% d’augmentation des cotisations en jeu – Les experts tirent la sonnette d’alarme

Force est de constater que la réforme des retraites de 2023 n’a pas permis d’éponger totalement le déficit du régime.

Le déficit des retraites reste irrésolu en dépit de la réforme de 2023

Le Conseil d’orientation des retraites (Cor) a déjà révélé ses prédictions sur l’évolution des finances du régime de retraite français. À priori, celles-ci sont plutôt alarmantes. Le Cor prévoit en effet une dégradation financière continue dans les prochaines années. Or, la réforme des retraites de 2023 devait régler le déficit du régime.

Lors de la présentation de la réforme des retraites en janvier 2023, la Première ministre affirmait que repousser l’âge légal de 62 à 64 ans permettrait

d’assurer l’équilibre du système par répartition à l’horizon 2030

À en croire le dernier rapport du Cor, il y a encore du chemin à faire. Publié le 13 juin dernier, celui-ci suggère que le déficit des retraites s’élèvera à 0,2 % du PIB, à 5,8 milliards d’euros en 2024. En 2030, le Cor estime que celui-ci atteindra 0,4 % du PIB pour ensuite s’établir à 0,8 % du PIB en 2070.

Y aura-t-il une nouvelle réforme des retraites pour solutionner ce déficit ?

Toujours selon ce récent rapport, les dépenses afférentes aux retraites représentant 13,4 % du PIB devraient atteindre 13,7 % en 2030 pour chuter à 13,2 % en 2070. En dépit de la réforme des retraites, ces dépenses vont progresser rapidement par rapport au PIB. En effet, le nombre de retraités est de plus en plus élevé. À cela s’ajoute une hausse des pensions moyennes. Le nombre de retraités se stabilisera ensuite, tandis que les dépenses reculeront, en parallèle avec la richesse nationale.

Face à cette situation inquiétante, les contribuables Français se demandent s’il y aura une nouvelle réforme des retraites. En tout cas, celle de 2023 vise à rapporter plus de cotisations dans les caisses du régime. À cette fin, les actifs sont contraints de travailler plus longtemps que prévu.

Selon le Cor, la part des ressources avait atteint 13,6 % du PIB l’année dernière, soit 385,6 milliards d’euros. Et celle-ci devrait chuter à 12,4 % du PIB en 2070. Cela s’explique par la limitation de la hausse globale des cotisations pour les fonctionnaires. Il faut savoir que leur rémunération est quasi gelée.

En pratique, une faible augmentation de la rémunération se traduit par une faible augmentation des cotisations.

Petit rappel sur les mesures proposées par le Conseil d’orientation des retraites

Pour rééquilibrer la santé financière du régime, le Cor met en avant différentes pistes à creuser. Le relèvement de l’âge de départ à la retraite ne suffit pas pour solutionner le déficit du régime. Selon l’instance présidée par Gilbert Cette :

Il serait nécessaire de porter cet âge à 64,4 ans en 2030 et 66 ans en 2070 

Parmi les pistes creusées par le Cor, il y a l’abaissement des pensions de retraite, de sorte qu’elles évoluent moins vite que l’inflation. À cela s’ajoute le relèvement du taux de cotisation retraite, soit 23,9 %. Le Cor préconise une hausse du taux de prélèvement de 0,6 % pour équilibrer le système de retraite en 2030.

antoine laurent horizon retraite
Antoine Laurent

Expert en planification financière, Antoine guide les lecteurs d'Horizon Retraite à travers les méandres du système de retraite français.

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