Le projet de budget de la Sécurité sociale porté par le gouvernement Lecornu 2 suscite de vives réactions, notamment chez les retraités.
Entre annonces de mesures fiscales et ajustements des pensions, de nombreux changements sont à prévoir pour les années à venir. Les débats s’intensifient autour de l’équilibre des finances publiques et de la contribution demandée aux seniors.
Les conséquences de ces décisions pourraient impacter le quotidien de millions de personnes, soulevant de nombreuses interrogations sur le pouvoir d’achat et la justice sociale. Tour d’horizon des principales mesures envisagées et de leurs répercussions potentielles.
Objectifs et mesures principales du projet de budget de la Sécurité sociale 2026
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, dévoilé par le gouvernement Lecornu 2, s’inscrit dans une démarche de redressement des finances publiques, avec une attention particulière portée à l’implication des retraités dans cet effort collectif.
Face à la nécessité de rééquilibrer les comptes sociaux, l’exécutif entend ajuster la dynamique des prestations, notamment en limitant la progression des pensions et en révisant certains avantages fiscaux.
Ces orientations traduisent la volonté de partager l’effort budgétaire entre les différentes générations, tout en tenant compte du contexte économique marqué par un ralentissement de l’inflation et la préservation du pouvoir d’achat des retraités ces dernières années.
Gel total et gel partiel des pensions : modalités et calendrier
En 2026, le gouvernement prévoit un gel complet des pensions de retraite, c’est-à-dire l’absence totale de revalorisation, malgré une inflation estimée à 1,3 % selon Bercy.
De 2027 à 2030, un gel partiel sera appliqué, les pensions seront revalorisées, mais de 0,4 point en dessous de l’inflation annuelle. Concrètement, si l’inflation atteint 2 %, la hausse des pensions ne serait que de 1,6 %.
Gel des pensions et remplacement de l’abattement de 10% : le projet de budget cible les retraités
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Cette mesure, destinée à freiner la progression des dépenses sociales, entraînera une érosion progressive du pouvoir d’achat des retraités, particulièrement pour les plus modestes, et suscite déjà de vives inquiétudes au sein des associations de seniors.
Gel des pensions : ce que cela change concrètement
| Année | Type de mesure | Revalorisation prévue | Conséquence pour le pouvoir d’achat |
|---|---|---|---|
| 2026 | Gel total | 0 % malgré une inflation estimée à 1,3 % | Baisse réelle du pouvoir d’achat |
| 2027 à 2030 | Gel partiel | Revalorisation inférieure de 0,4 point à l’inflation | Érosion progressive du revenu réel |
Suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions : un forfait unique à la place
Le projet de réforme fiscale prévoit la disparition de l’abattement de 10 % appliqué aux pensions de retraite, qui permettait jusqu’ici de déduire jusqu’à 4 399 euros par foyer.
À la place, un forfait fixe de 2 000 euros par retraité serait instauré, soit 4 000 euros pour un couple. Cette modification entraînera, pour certains foyers, une réduction de l’avantage fiscal de 399 euros par rapport à l’ancien dispositif.
Martine, 68 ans, retraitée de la fonction publique
Selon le gouvernement, cette mesure vise à simplifier le système et à mieux cibler les bénéficiaires, tout en contribuant à l’effort de redressement des finances publiques. D’après l’IPP, 1,4 million de retraités verront leur impôt augmenter, tandis que 1,5 million pourraient y gagner.
Conséquences pour les retraités : impact fiscal et pouvoir d’achat
L’application de ces mesures aura des répercussions contrastées sur les retraités. Selon l’Institut des politiques publiques, 1,4 million de retraités verront leur impôt sur le revenu augmenter, principalement en raison de la transformation de l’abattement fiscal.
À l’inverse, 1,5 million bénéficieront d’une baisse d’imposition. Par ailleurs, le gel et la revalorisation partielle des pensions entraîneront une perte progressive de pouvoir d’achat, surtout pour les retraités aux revenus modestes.
Le gouvernement justifie ces choix en soulignant que les pensions ont été mieux protégées de l’inflation que les salaires des actifs ces dernières années, estimant ainsi que l’effort demandé reste équilibré au regard du contexte économique actuel.


