La donation au dernier vivant, souvent perçue comme un geste d’amour et de protection envers le conjoint survivant, cache des subtilités juridiques méconnues. Parmi elles, la possibilité d’une révocation discrète qui peut bouleverser l’équilibre familial et patrimonial.
Quelles sont les différences fondamentales entre cette donation et celle entre vifs ? Comment se déroule une révocation sans que le conjoint en soit informé ? Et quelles en sont les implications légales et familiales ? Cet article explore ces questions essentielles pour éclairer ceux qui envisagent ou ont déjà consenti à une telle disposition testamentaire.
Objectif de la donation au dernier vivant
La donation au dernier vivant est un dispositif juridique essentiel pour assurer la protection du conjoint survivant en augmentant sa part dans la succession. Ce mécanisme permet de rééquilibrer le partage du patrimoine entre les enfants du défunt et le conjoint, souvent désavantagé par la législation successorale.
En renforçant les droits du conjoint survivant, cette donation influence directement la répartition des biens après le décès, tout en respectant les droits des héritiers réservataires.
Différence avec la donation entre vifs
La donation entre vifs, effectuée du vivant des parties, est en principe irrévocable, sauf en cas d’ingratitude, de non-respect des conditions ou de naissance d’un enfant. À l’inverse, la donation au dernier vivant prend effet au décès du donateur et peut, si elle a été établie après le mariage devant notaire, être révoquée unilatéralement à tout moment, sans justification ni obligation d’informer le conjoint.
Toutefois, si la donation figure dans un contrat de mariage, elle devient irrévocable, sauf en cas de divorce, où les conjoints peuvent décider de la maintenir ou non. Ainsi, bien que les deux types de donations visent à organiser la transmission patrimoniale, leurs modalités et conditions de révocation diffèrent fortement.
Conséquences familiales et juridiques
La révocation d’une donation au dernier vivant peut engendrer des tensions familiales, surtout si le conjoint n’est pas informé. Cette situation peut créer un climat de méfiance et de conflits au sein du couple et de la famille élargie. Pour éviter ces désagréments, il est crucial d’adopter une approche transparente en discutant ouvertement avec son conjoint des intentions de révocation.
Consulter un notaire est également recommandé pour obtenir des conseils éclairés sur les implications légales et familiales de cette décision. Le notaire, grâce à son expertise, peut guider le donateur dans ses choix tout en respectant la confidentialité requise par sa profession, assurant ainsi une gestion sereine du patrimoine familial.


