Les retraités français s’interrogent sur l’évolution de leur pension face aux récentes annonces concernant la revalorisation des retraites. Entre incertitudes et décisions inattendues, la question du pouvoir d’achat des seniors revient au cœur des préoccupations.
Les discussions entre partenaires sociaux et mesures gouvernementales laissent entrevoir des changements majeurs pour les prochains mois. De nombreux bénéficiaires redoutent déjà les conséquences concrètes sur leur budget, alors que les perspectives d’augmentation semblent s’éloigner.
Tour d’horizon des enjeux et des impacts à anticiper pour les retraités concernés par ces évolutions.
Le gel des retraites complémentaires Agirc-Arrco et de la retraite de base : un coup dur pour les retraités
Les retraités du secteur privé font face à une double déconvenue, la suspension de la revalorisation des pensions complémentaires Agirc-Arrco au 1er novembre 2025, suivie du gel de la retraite de base au 1er janvier 2026.
Habituellement, ces pensions sont ajustées chaque année en fonction de l’inflation, selon des mécanismes précis négociés entre partenaires sociaux pour l’Agirc-Arrco, et fixés par la loi pour la retraite de base.
Michèle, 72 ans, ancienne professeure de français
Cette année, faute d’accord entre syndicats et patronat, et dans un contexte budgétaire tendu, ces revalorisations n’auront pas lieu, impactant directement le pouvoir d’achat de millions de retraités.
Un manque à gagner concret pour les retraités : l’impact chiffré du double gel
En l’absence de revalorisation, les retraités verront leur pension stagner malgré la hausse des prix.
Par exemple, un retraité percevant 1 400 euros nets par mois aurait dû bénéficier d’une augmentation totale de 11,34 euros mensuels, en cumulant la hausse de 0,9 % sur la retraite de base et de 0,6 % sur la complémentaire. Pour une pension de 2 800 euros, le manque à gagner atteint 21 euros par mois.
Ce gel prive donc les retraités d’une compensation face à l’inflation, réduisant leur capacité à faire face à la hausse du coût de la vie et fragilisant leur budget au quotidien.
Gel des pensions : ce que cela représente à la fin de l’année
| Montant mensuel de la pension | Hausse attendue | Montant non perçu par mois | Perte annuelle estimée |
|---|---|---|---|
| 1 400 € | +11,34 € | 11,34 € | 136,08 € |
| 2 300 € | +17,25 € | 17,25 € | 207,00 € |
| 2 800 € | +21,00 € | 21,00 € | 252,00 € |
| 4 000 € | +28,32 € | 28,32 € | 339,84 € |
Exemples chiffrés : combien les retraités vont-ils perdre ?
L’impact du gel varie selon le montant de la pension. Pour un retraité touchant 2 300 euros nets, la perte mensuelle s’élève à 17,25 euros, répartie entre 10,35 euros sur la retraite de base et 6,90 euros sur la complémentaire. À 2 800 euros, le manque à gagner grimpe à 21 euros (12,60 euros pour la base, 8,40 euros pour la complémentaire).
Pour les pensions les plus élevées, comme 4 000 euros nets, la perte atteint 28,32 euros par mois, dont 15,36 euros sur la complémentaire, la retraite de base étant plafonnée à 1 440 euros. Ces exemples illustrent concrètement l’érosion du pouvoir d’achat provoquée par le double gel des pensions.
🔴⚡Info @lemondefr Les pensions de retraite du privé (Agirc-Arrco) gelées à cause du patronat | Les 14 millions de Français bénéficiaires de cette complémentaire sur les retraites verront leur retraite gelée en raison d’un blocage lors des négociations entre les partenaires… pic.twitter.com/wx8L39W2xq
— Nouveau Front Populaire 🟢🔴🟡🟣🔴 (@NupesNews) October 20, 2025
Un contexte de tensions et de maîtrise des dépenses publiques
La décision de geler les retraites s’inscrit dans un climat de rigueur budgétaire, où la maîtrise des finances publiques est devenue une priorité pour le gouvernement. Face à la nécessité de contenir le déficit, l’exécutif a choisi de limiter la progression des dépenses sociales, dont les retraites représentent un poste majeur.
Parallèlement, les négociations entre syndicats et patronat à l’Agirc-Arrco ont échoué, révélant des désaccords profonds sur la répartition de l’effort financier.
Ce double blocage soulève d’importants enjeux politiques et sociaux, il alimente le mécontentement des retraités, fragilise la confiance envers les institutions et pose la question de la justice sociale dans un contexte d’inflation persistante.


