Le barème de l’impôt sur le revenu fait l’objet de débats passionnés et de décisions majeures qui impactent directement le portefeuille des Français.
Les dernières évolutions législatives autour de l’indexation sur l’inflation suscitent de nombreuses interrogations, tant sur les conséquences pour les contribuables que sur les choix budgétaires du gouvernement.
Entre enjeux politiques et effets concrets sur la fiscalité, la question de l’ajustement des tranches d’imposition reste au cœur des préoccupations. Décryptage des changements à venir et de leur influence sur la déclaration de revenus en 2025.
Suppression de la désindexation et rétablissement de l’indexation sur l’inflation
Initialement, le projet de loi de finances pour 2026 prévoyait de geler l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu, une mesure qui aurait entraîné une hausse d’impôt pour de nombreux foyers.
Face à cette perspective, les députés ont adopté un amendement rétablissant l’indexation des tranches sur l’inflation, fixée à 1,1%. Ce vote, intervenu malgré l’opposition du gouvernement, a été largement soutenu à l’Assemblée nationale.
Sophie, 42 ans, cadre dans une PME
Les partisans de l’indexation ont souligné qu’elle permet d’éviter une augmentation automatique de la fiscalité liée à l’inflation, protégeant ainsi le pouvoir d’achat des contribuables. Cette décision pourrait bénéficier à l’ensemble des ménages dès l’imposition des revenus 2025.
Enjeux et débats politiques autour de la mesure
L’adoption de la revalorisation du barème fiscal a constitué un revers notable pour le gouvernement, qui misait sur le gel pour redresser les finances publiques.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, s’est opposée à cette mesure, mais l’Assemblée a voté massivement en faveur de l’indexation, rassemblant une large coalition allant de la droite à la gauche, ainsi que des groupes indépendants.
Plusieurs amendements avaient été proposés, certains limitant la revalorisation aux premières tranches. Toutefois, les députés ont privilégié une indexation globale, estimant qu’une mesure partielle aurait pénalisé une majorité de contribuables et risqué d’accroître l’injustice fiscale, alors que l’inflation touche l’ensemble des foyers.
Conséquences pour les contribuables et nouveaux seuils du barème
La réindexation du barème sur l’inflation se traduira concrètement par un allègement fiscal pour la majorité des contribuables : le gain moyen est estimé à 50 euros par an, montant qui grimpe à 80 euros pour ceux relevant de la tranche à 30%, et jusqu’à 230 euros pour les plus hauts revenus.
Par ailleurs, près de 200 000 personnes éviteront d’entrer dans l’impôt grâce à cette mesure.
Pour 2025, les seuils sont relevés : 0% jusqu’à 11 623 €, 11% de 11 623 à 29 637 €, 30% jusqu’à 84 745 €, 41% jusqu’à 182 277 €, puis 45%. Par exemple, un célibataire gagnant 40 000 € verra son impôt baisser de 75 €, passant de 3 965 € à 3 890 €.
Les nouvelles tranches d’imposition en un coup d’œil
| Tranche de revenu annuel | Taux d’imposition | Ce que ça change |
|---|---|---|
| Jusqu’à 11 623 € | 0 % | Pas d’impôt sur le revenu |
| 11 623 – 29 637 € | 11 % | Imposition allégée grâce à l’indexation |
| 29 637 – 84 745 € | 30 % | Baisse estimée autour de 80 € |
| 84 745 – 182 277 € | 41 % | Effet positif marqué sur les hauts revenus |
| Au-delà | 45 % | Jusqu’à 230 € de gain annuel |
Impact global de la réindexation sur l’impôt sur le revenu en 2025
La confirmation de la réindexation du barème fiscal pour 2025 marquerait une baisse d’impôt généralisée, offrant un bol d’air bienvenu au pouvoir d’achat des ménages dans un contexte inflationniste.
Cette mesure, en neutralisant l’effet de l’inflation sur la fiscalité, limite la progression mécanique de l’impôt et préserve la capacité de consommation des foyers. Si elle est maintenue dans la version finale du budget, la réindexation pourrait également renforcer la confiance des contribuables envers la politique fiscale, tout en évitant l’entrée de nouveaux ménages dans l’imposition.
À moyen terme, ce choix politique pourrait toutefois relancer le débat sur l’équilibre entre soutien au pouvoir d’achat et nécessité de redresser les finances publiques.


