Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, présenté le 10 octobre, prévoit le report de la revalorisation des retraites de six mois, passant du 1er janvier au 1er juillet 2025. Cette décision, visant à réduire les dépenses publiques, touche différemment les retraités du public et du privé.
Si tous les retraités voient une baisse de leur pouvoir d’achat, les fonctionnaires seront particulièrement pénalisés. Découvrez pourquoi cette mesure a un impact plus lourd sur eux et les répercussions qu’elle peut entraîner.
Une mesure unique, des conséquences inégales
La revalorisation des retraites concerne principalement la retraite de base, qui subit un décalage de six mois. Bien que cette mesure affecte tous les retraités, son impact varie selon le statut du pensionné.
Dans le privé, la retraite de base représente entre un tiers et deux tiers de la pension totale, en fonction des revenus. Pour les retraités aux salaires élevés, la part de la retraite complémentaire est plus conséquente, réduisant ainsi l’impact du report sur leur pension globale.
En revanche, chez les fonctionnaires, la structure de la retraite est fondamentalement différente. La retraite complémentaire des fonctionnaires est très faible, ne dépassant pas 5 % de leur pension totale. Cela signifie que, pour eux, le report de la revalorisation concerne presque la totalité de leurs revenus de retraite, amplifiant la perte de pouvoir d’achat par rapport aux retraités du privé.
Des pertes financières significatives pour les fonctionnaires
Pour illustrer l’ampleur des pertes liées à cette mesure, il est utile de comparer les montants de retraite de différents profils de retraités. Prenons par exemple deux niveaux de revenus : 1 400 euros et 2 300 euros. Un retraité du privé percevant 1 400 euros par mois verra sa retraite de base augmenter de 17,64 euros suite à la revalorisation de 1,8 %.
Le report de six mois lui fera perdre 105,84 euros. À titre de comparaison, un ancien fonctionnaire avec la même pension de 1 400 euros perdra 148,20 euros, en raison de la faible part de la retraite complémentaire dans son revenu global.
L’écart devient encore plus frappant pour des pensions plus élevées. Un retraité du privé gagnant 2 300 euros perdra environ 124,20 euros, tandis qu’un fonctionnaire avec le même niveau de revenu perdra plus de 240 euros. Plus la pension est élevée, plus l’impact du report est marqué pour les fonctionnaires, car leur retraite de base n’est pas plafonnée, contrairement à celle des salariés du privé.
Les contractuels également touchés
Il est important de souligner que cette problématique ne se limite pas aux seuls fonctionnaires titulaires. Les contractuels de la fonction publique, bien qu’ils bénéficient d’une retraite complémentaire via l’Ircantec, subissent également les effets du report.
En effet, leur régime de retraite complémentaire suit les mêmes règles de revalorisation que la retraite de base du régime général. Ainsi, pour eux aussi, la revalorisation des pensions sera reportée au 1er juillet 2025, entraînant une perte similaire à celle des fonctionnaires titulaires.
Pour ces contractuels, les pensions de base et complémentaire, toutes deux revalorisées à hauteur de 1,8 %, connaîtront un manque à gagner presque identique à celui des fonctionnaires.