L’abrogation de la réforme des retraites, particulièrement controversée, continue de semer la discorde au sein de l’Assemblée nationale. Si le Rassemblement national (RN) espérait faire avancer sa proposition de revenir à un âge de départ à la retraite de 62 ans, son projet semble désormais compromis.
En effet, le Parti socialiste (PS) a récemment annoncé son refus de soutenir cette initiative, arguant qu’il s’agit d’un « mensonge social ». Ce retrait stratégique des socialistes met le RN dans une position délicate.
Le refus catégorique du PS : un coup dur pour le RN
Le 31 octobre, dans le cadre de sa niche parlementaire, le RN devait soumettre une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites. Cependant, pour qu’un tel texte ait une chance d’être adopté, il nécessitait le soutien d’une large majorité, incluant les groupes de gauche.
Ce soutien, crucial pour faire pencher la balance, est désormais hors de portée. Les députés socialistes ont décidé de ne pas voter en faveur de cette abrogation.
Le PS a non seulement rejeté cette proposition. Il a également dénoncé un « mensonge social » de la part du RN. Selon les socialistes, le RN aurait été largement absent des mobilisations contre la réforme des retraites, ce qui rend leur initiative peu crédible aux yeux du PS.
Les limites stratégiques du RN face à la réalité parlementaire
La stratégie du RN se heurte également une forte résistance au Sénat, dominé par des groupes hostiles à l’abrogation, notamment à droite. Le fait que le RN n’ait pas de groupe au Sénat limite drastiquement ses chances de faire adopter le texte.
À l’inverse, la gauche a trois groupes au Sénat. Elle dispose de plusieurs leviers pour influencer les débats, notamment via ses propres niches parlementaires.
Cette fragilité stratégique met en lumière les difficultés du RN à mener des initiatives concrètes sur des sujets aussi sensibles que la réforme des retraites.
Une mobilisation annoncée pour novembre : le PS garde la main
Malgré ce retrait du vote sur la proposition d’abrogation du RN, le PS ne compte pas abandonner la bataille. Les socialistes ont annoncé qu’ils continueraient à défendre l’abrogation de la réforme des retraites, mais à travers d’autres initiatives plus solides et cohérentes avec leur stratégie politique.
Ils prévoient notamment de porter ce débat lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale ainsi qu’au cours de la journée parlementaire réservée aux textes de La France insoumise (LFI) en novembre.
Ce choix montre que le PS veut se démarquer et mener sa propre offensive, sans être associé au parti d’extrême droite. En choisissant de s’abstenir sur ce texte, ou de voter contre, le PS envoie un message clair : il refuse de participer à ce qu’il considère comme une tentative de récupération politique par le RN.
À travers cette posture, le PS souhaite s’affirmer comme une véritable force de proposition sur la question des retraites, loin des « coups de com » dénoncés par ses membres.