Malgré le fait que l’emploi des séniors en France ait vu une certaine amélioration, le niveau reste insuffisant. Établi à 56,9 % actuellement, le taux est encore loin de ceux des voisins allemands qui s’étend à 72 %, et qui va même jusqu’à 77 % en Suède. Un taux d’emploi faible, qui aurait pourtant des conséquences catastrophiques sur l’économie française. On vous explique la situation.
Un besoin urgent de financer le modèle social
Les économistes le confirment : le travail des seniors est directement lié à la croissance et à la conservation du modèle social français. Des calculs ont justement démontré que le PIB serait boosté de 3 points d’ici 2032 si la France réussit à embaucher 800 000 seniors et 400 000 jeunes de plus. Dès lors, ce sera un financement de 40 milliards d’euros de plus disponibles pour le modèle social.
L’économiste Alain Villemeur explique que faire travailler un senior, revient à avoir un double bénéfice pour l’État. Ceci étant parce que celui-ci devra cotiser à sa protection sociale, sans qu’on ait à lui payer une retraite. L’enjeu est toutefois de taille, car plusieurs seniors de plus de 60 ans ne s’imaginent plus poursuivre leur carrière.
Environ 30 à 40 % auraient choisi de commencer leur carrière professionnelle tôt, et aspirent à prendre leur retraite prématurément, et ne considèrent plus un retour à leur activité professionnelle. Cependant, pour le reste, soit environ 60 à 70 %, une réintégration dans le monde du travail reste envisageable, à condition qu’ils en aient toujours le désir et que les opportunités professionnelles soient également présentes de leur côté.
La mise en place d’un congé de réflexion
Malheureusement, les idées reçues sur les seniors sont encore nombreuses. Beaucoup d’entreprises hésitent encore à les embaucher par peur de manque de qualification, d’absentéisme en cas de maladies, d’insubordination face aux cadres plus jeunes, de départ à la retraite rapide ou encore des formations encore nécessaires. Des préjugés qui, rappelons-le, n’ont pas encore été réellement démontrés !
Si bannir les préjugés et les stéréotypes semblent difficile, Alain Villemeur insiste que pour améliorer le taux d’emploi des seniors, chaque entreprise devra fournir plus d’efforts. Il suggère des horaires plus flexibles ou même une retraite progressive.
Instaurer un congé d’exploration ou de « réflexion carrière » est pareillement intéressant selon le conseil des économistes, car cela permettrait aux seniors de réfléchir à leur suite de carrière à l’âge de 50 ans. Ce congé peut aller de quelques jours jusqu’à un mois pour permettre au concerné de faire le point sur ce qu’il souhaite faire. Il aura alors le choix entre poursuivre sa carrière, changer d’environnement, se reconvertir ou cesser de travailler.
Les aides à l’embauche des seniors
Toujours dans le but de minimiser l’impact économique du faible taux d’emploi des seniors, plusieurs aides ont été mises en place pour inciter les entreprises à leur embauche. Il s’agit du :
- Contrat de professionnalisation des seniors de plus de 45 ans, permettant à l’entreprise qui a embauché d’avoir une aide financière de 2000 euros.
- CDD senior permettant d’embaucher un senior de plus de 57 ans sur une courte période (18 mois maximum, mais renouvelable), tout en lui permettant de cotiser à sa retraite à taux plein.
- Contrat d’inclusion senior qui accorde des aides financières publiques aux seniors de plus de 57 ans qui rencontrent des difficultés sociales et professionnelles.