Agirc-Arrco l'état va-t-il piocher dans les retraites du privé pour combler le déficit budgétaire

Agirc-Arrco : L’état va-t-il piocher dans les retraites du privé pour combler le déficit budgétaire ?

Le déficit public est plus élevé par rapport aux prévisions de l’exécutif. Face à ce constat, plusieurs stratégies ont été adoptées pour essayer de faire des économies. Par ailleurs, il semblerait que l’État prévoit de trouver de l’aide auprès du régime de retraite Agirc-Arrco.

Un déficit qui impacte sur les finances publiques

Initialement, l’État a prévu un déficit budgétaire de 4,4% qui s’est finalement établi à 5,1% du PIB. Cela dit, il va falloir dénicher 10 milliards d’euros supplémentaires cette année. Ceci devrait permettre de favoriser le retour du PIB à 2,9%. Cette baisse des prévisions s’explique par des recettes qui sont plus faibles par rapport aux estimations du gouvernement.

 

Déjà au mois de février 2024, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire avait annoncé des économies de 10 milliards d’euros sur le budget de l’État. A l’époque, c’était le niveau maximal qui pouvait être établi par décret, sinon il fallait passer par un projet de loi des finances rectificatives ou PLFR. Pourtant, il va encore falloir trouver 10 milliards de plus afin de limiter la casse face au déficit réel.

Ces trous devront alors être comblés par le biais de certaines restrictions financières auprès des ministères. De plus, les collectivités locales devront également participer au redressement de la situation.

Une contribution des retraités

Actuellement, le gouvernement est en train d’envisager de faire participer les retraités du secteur privé dans cette mesure pour combler le déficit budgétaire. Cette solution devrait être envisageable dans la mesure où l’Etat a repoussé la date de départ à la retraite qui est passée de 62 à 64 ans. En effet, cette mesure permet de percevoir davantage de cotisations de la part des travailleurs. D’après les estimations, l’État devrait réaliser des gains allant jusqu’à 22 milliards d’euros d’ici 2037.

Cependant, le déficit public est beaucoup plus élevé par rapport à ce qui était prévu. Dans ce contexte, l’État devra renforcer ses stratégies afin de combler ce vide. Par ailleurs, le régime de retraite complémentaire des salariés du privé a réalisé des gains qui s’élèvent à 4 milliards d’euros en 2023. Par conséquent, ses réserves sont donc passées à 78 milliards d’euros. Grâce à ces profits, l’État considère que l’Agirc-Arrco est en mesure d’apporter une contribution financière face au déficit actuel.

Les salariés du privé seront pénalisés

Décidément, certains experts sont convaincus que cette mesure risquerait de pénaliser davantage les salariés. Déjà, ils sont obligés de travailler plus longtemps depuis l’entrée en vigueur de la réforme de la retraite. En revanche, cette ponction envisagée dans le régime de l’Agirc-Arrco pourrait pénaliser davantage les salariés. En effet, ces derniers pourraient justement être privés de l’accès aux suppléments de retraite auxquels ils devraient avoir droit une fois à la retraite.

Cela dit, lorsque l’Etat va vraiment creuser dans les caisses de l’Agirc-Arrco, alors le régime pourrait être contraint de réduire les pensions d’au moins 1 point. Évidemment, cette décision pourrait entraîner une perte de pouvoir d’achat pour les séniors face au niveau de l’inflation.

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Antoine Laurent

Expert en planification financière, Antoine guide les lecteurs d'Horizon Retraite à travers les méandres du système de retraite français. Il offre des conseils pratiques et des analyses pointues pour une retraite sereine.

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